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Ivre
Je sens sous mon bras La douceur de ta chaire. Je sens en moi, Ta réalité amère, La brise de ton haleine, Tes mots meurent en ma haine... Je respire le parfum de ton regard Ta peau lumineuse, tendre mais froide. Le bleu autour, le bleu dedans. La vie autour, la vie dedans. Mon ombre chavirée par tes pas Continue sous l'impulsion de ta voix... L'écho de tes mains sur ma peau, Brise en moi ta blessure. Cadence et raisonnante armure...
Mais fais-moi mal... J'aime quand tu t'attaques à moi, Quand tu griffes et écorches mes veines. De la pollution de ton coeur, Tu m'abîmes... Fais-moi mal... J'aime la façon dont tu me traites, La souffrance passion idéalisée. J'aime subir la défaite, Fais-moi mal... J'aime t'entendre dire les mots, Ces mensonges qui m'assassinent.
Je veux être ton eau et ta flamme, Ta force et ta fragilité. Ton homme et ta femme, Ton intelligence et ta naïveté.
J'empreinte le chemin du mal, Et tu ne vois même plus Que mon âme s'emballe...
Je suis la plume et la page, L'innocente et le sage, Je suis Dieu et Satan, Ta vie et ton sang



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Le maudit cancer
Qui pourrait m' renseigner, Je cherche à lui parler. Comment fait-on pour dire A quelqu'un qu'est plus là Qu'on s' noit dans les souvenirs Et qu'on a souvent froid
J'ai tellement d' choses à dire A ma petite maman J'espère qu'elle pourra lire Ce ptit bout d'papier blanc Que j'aurai du écrire Il y a d' ça bien longtemps
Dites moi que c'est bien vrai Que quand on est là-haut On lit dans les pensées Même s'il n'y a plus les mots Qu'on notait à la craie Dans un coin du tableau
Pardon ma ptite maman D' t'avoir laissée périr T'avais l' visage bien blanc J'aurai du réagir C'était pourri dedans Et moi j' faisais que sortir
Il a fallu qu'un jour Je te r' trouve allongée Et qu t' aies l' sommeil si lourd Que j' puisse pas t' réveiller Pour que j' vienne à ton s'cours Et qu' j'appelle les pompiers
Ils ont voulu t' garder Remarque je les comprends Ils sont v'nus m'informer Qu'pour guérir faut du temps Qu' tu rest'rais allongée Tout' morte sur un lit blanc
Avec c' trou dans la gorge Tu pouvais plus parler Comme quelqu'un qu'on égorge Ta voix, ils l'ont fauchée La fin d'une vie qui s' forge D'vant une putain d' télé
J'suis resté près de toi Sur ce lit d'hopital J' te r'gardais quelque fois T'enfoncer dans ton mal Mais j'ai rien fais pour toi Caché dans mon journal
Et puis ya c' maudit jour L'infirmière est passée Elle v'nait pas m'dire bonjour Elle voulait m' préparer "Ce s'ra bientôt son tour J'espère qu' vous le savez"
J' voulais qu'on m' la répare Qu'on m' redonne une maman J'imaginais qu'un soir Tout r'viendrais comme avant V'là qu' c'est l'heure d' ton départ Tu veux plus m' voir, va-t-en
Alors j' me suis cassé J' tai laissé dans ta chambre D'vant cette putain d' télé Qu' tu n' pouvais plus r'garder Te laissant seule attendre Qu' la mort vienne de chercher
Maint'nant tu vis sous terre Et moi j'ai plus d' maman J'suis allé t' voir hier T' porter des oeillets blancs Mais tu sais au cimetière J' n'y vais pas très souvent
J'en veux à c'maudit cancer D'avoir repris ta vie J' te jure j' lui f'rai la guerre J' le chass'rai loin d'ici Très loin du corps d'une mère Et d' ses enfants chéris
Si on m' disait qu'en haut J' pourrais être avec toi Je suis sur qu'aussitôt Je franchirai le pas Mais j' crois qu'il est trop tôt Rien qu' par respect pour toi
J'vais continuer ma vie Encore un peu ici Je pense à toi souvent Tu m' manques énormément J'aurai du t' dire avant Combien j' t'aimais maman



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Vision
Je t'attendais. Je t'ai trouvé. Toi, le seul et unique qui pouvais m'aimer, d'un amour dans toute sa beauté et sa passion. Quand je t'ai trouvé, je t'ai arraché ce cour que je possédais déjà. Je l'ai entretenue dans sa douleur d'aimer sans pouvoir espérer. Je suis restée toujours présente a tes cotés, te poussant sans cesse vers cette abîme de douleurs. Lentement, par tes sentiments je t'ai fait perdre goût a la vie. Alors, quand tous ne te semblait plus que souffrances injustes Alors, sous la froide lumière de la lune, séchant tes larmes, je t'ai délivré. Je fis couler ton sang, je le laissa s'échapper, lentement, sans douleurs, emportant avec lui tous tes tourments. Je me suis penchée a ton cou, goûtant ce nectar de la mort. Ce sang, emportant avec lui ta vie, tes tourments ... ton amour. Enivrée de cette liqueur, je recueilli sur tes lèvres ton dernier soupirs. Alors j'enlaçais ton corps inerte a jamais. Alors je laissai mes larmes se mêler a ton sang. Désormais mes yeux ont séché, mais mon cour pleure encore le seul être qui m'a jamais aimé, le seul que je n'aimerai jamais. Je porte en moi ta mort Je vis chaque instant la pire des douleurs mais je ne meurt. Vivre est mon agonie.



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